Auteur/autrice : Zanndoli

  • L’importance d’un bon éclairage

    La lumière et les rayons uv

    Définition

    Le lux est une unité de mesure de l’éclairement lumineux (symbole : lx). Il caractérise le flux lumineux reçu par unité de surface. Un lux est l’éclairement d’une surface qui reçoit, d’une manière uniformément répartie, un flux lumineux d’un lumen par mètre carré.

    Le kelvin (symbole K, du nom de William Thomson, Lord Kelvin) est l’unité de température thermodynamique. La température de 0 K est égale à −273,15 °C et correspond au zéro absolu. On utilise cette mesure pour donner la température d’éclairage produit par une lampe. 
    IRC = indice de rendu des couleurs.

    La lumière

    La lumière est un rayonnement électromagnétique dont la longueur d’onde, comprise entre 400 et 780 nm, correspond à la zone de sensibilité de l’œil humain appelé le visible. Elle se situe entre l’ultraviolet compris entre 10 et 400 nm et l’infrarouge compris entre 780 nm et 0,1 micromètre.

    La lumière du visible est de nos jours reproduite grâce à plein de sortes d’ampoules ou de néons (tubes fluorescents pour être exact), il est donc facile de s’y perdre. 
    Je vais vous résumer les détails à connaître sur un bon éclairage. 
    Il est donc nécessaire de s’approcher le plus possible de la lumière du soleil dite naturelle. 
    On va commencer par la température du rayonnement lumineux mesuré en Kelvin (K). 
    On dit que la température est chaude si elle est aux alentours de 2000 K, contre une température froide se situant aux alentours de 6000 K.

    Une température se rapprochant du rouge apporte une luminosité plus chaude et plus agréable pour nous qu’une température froide qui est plus naturelle. Il est donc important de choisir un éclairage plus proche de 6500 K pour avoir les couleurs réelles de l’animal et que ce dernier perçoive le mieux possible son environnement, mais aussi afin d’avoir le meilleur spectre pour les plantes naturelles si il y en a.

    Les plantes ont besoin de bleu et de rouge pour bien se développer, et une lampe à 6500 K est plus équilibrée qu’une lampe à 2840 K car cette dernière contient plus de rouge que de bleu. Une lumière blanche doit obligatoirement contenir un équilibre avec toutes les couleurs du visible pour avoir du blanc.

    Les ampoules avec un spectre à 6500 K sont souvent des LED alors qu’à 3000 K on retrouve les ampoules à filaments, ou halogènes, qui sont très bien à utiliser en plus d’un éclairage à 6500 K car elles permettent de chauffer en tant que lampe chauffante (les ampoules peintes en rouge (ce qui n’apporte rien) chaufferont moins bien qu’une ampoule halogène). 
    Maintenant que l’on a trouvé un très bon éclairage on va prendre en compte un facteur important qui est souvent négligé, c’est l’IRC. L’indice de rendu des couleurs permet la perception correcte des couleurs , il joue très souvent sur la perception des aliments et ainsi les rend plus appétissants.

    Plus l’indice se rapproche de 100 et mieux c’est. L’indice le plus courant est de 80 ou 90, ce qui est très bien. 
    Il est aussi important de voir a se rapprocher du nombre de lumens du soleil, même si aujourd’hui on en est encore très loin. Plus la quantité de lumens sera importante et mieux ce sera. 
    Pour donner quelques valeurs on mesure au soleil à peu près 100 000 lumens, et en sous-bois aux alentours de 25 000. En matière de lampes on en est encore loin puisque la meilleure conçue pour la terrariophilie en produit au mieux 50 000. 
    Pour ceux qui veulent utiliser des tubes fluorescents, voici comment y trouver toutes les informations.

    Les rayons ultraviolet

    Le rayonnement ultraviolet, également appelé lumière noire parce qu’il n’est pas visible à l’œil nu, est un rayonnement électromagnétique d’une longueur d’onde plus courte que celle de la lumière visible.

    Il existe 3 catégories d’UV bien distinctes par leur longueur d’onde : les UVA, UVB et UVC.

    • Les UVA possèdent une longueur d’onde située entre 315 nm et 400 nm, ils ont une importance pour les reptiles qui les utilisent pour communiquer entre-eux. Si nous n’avons pas la capacité de percevoir les UV, la plupart des reptiles l’ont. Et si on ne leur procure pas des UV, il peut y avoir des problèmes de communication entre-eux.
    • Les UVB possèdent une longueur d’onde située entre 290 nm et 315nm. Ces derniers sont d’une très grande importance pour les êtres vivants car ils permettent la synthèse de vitamines qui sont vitales (les vitamines ne peuvent pas toujours être apportées par l’alimentation).
    • Les UVC sont ceux qui possèdent les plus petites longueurs d’onde, de 100 nm a 290 nm. Je ne parlerai pas de cette catégorie car elle n’est pas utilisée en terrariophilie, et sur Terre il y en a pas ou très peu car ils ne passent pas à travers notre atmosphère (si c’était le cas la vie n’existerait pas).

    Rayons uv et reptiles

    L’intérêt des uv

    Le rayonnement UVB est perçu par l’épiderme de l’animal. Les photons (la lumière est constituée de photons) apporte l’énergie nécessaire à la synthèse de la vitamine D3 (cette synthèse est maximum à 295 nm). Par la suite cette vitamine est utilisé par l’organisme pour deux fonctions principales. Elle permet la fixation du calcium sur les os mais aussi participe dans le système immunitaire. 
    C’est pour cette raison qu’une source d’UVB est nécessaire pour les animaux herbivores ou insectivores qui ont une alimentation pauvre en D3. La quantité en vitamine D3 dans le corps est précise, c’est pour cela qu’il est déconseillé d’en ajouter sur les végétaux ou les proies car une surdose peut être mortelle.

    Lézards et tortues

    La vision est différente entre l’être humain, qui a la capacité de voir seulement dans le visible, donc entre 400 et 780 nm, et les reptiles qui possèdent une plage de vision plus grande. 
    Les lézards ont la capacité de percevoir les UVB et UVA, le visible, et un tout petit peu l’ infrarouge. 
    Leur vision leur donne la capacité de s’UVréguler et de se thermoréguler. 
    Les tortues ont la capacité de percevoir les UVB et UVA, le visible, et l’infrarouge. Tout comme les lézards, leur vision leur donne la capacité de s’UVréguler et de se thermoréguler. 
    Les lézards et les tortues ont toujours besoin d’une source d’UV dans leur installation car leur alimentation ne leur permet pas d’ingérer suffisamment de vitamine D3 ; vitamine dont ils ont la capacité de synthétiser via les rayons UV. Ils lézardent ainsi sous les UV pour combler ce manque et s’y exposent selon la durée de leurs besoins respectifs.

    Serpents et amphibiens

    Souvent pour les amphibiens on propose des sources d’UV très faibles ou inexistantes car il vivent dans des milieux sombres ou ombragés, en ajoutant que les amphibiens peuvent même être nocturnes.

    Pour les serpents, ces derniers ont une alimentation avec des proies complètes, riches et équilibrées.

    On considère donc qu’il n’y a pas besoin d’une source d’UV supplémentaire. Cependant ceci est un tord de penser cela. En effet, une source d’UV pour ces animaux est aussi utile. Pourquoi ?

    Dans la nature les animaux vivant en sous-bois sont exposés aux UV de manière brève certes, mais ils y sont exposés. De la même manière, les animaux nocturnes, lorsqu’ils dorment la journée, ils peuvent être exposés au soleil. Ainsi, de cette manière un reptile de sous-bois équatorial peut être exposé quelques heures à un rayonnement d’UV d’indice 8 ou 10. 
    Pour les serpents nocturne ou de terrier c’est le même phénomène que précédemment. Les serpents n’ont pas besoin d’UVB car leur alimentation est complète, mais l’apport d’une source d’UV reste positive. En effet, il a pu être observé une plus grande activité de ces derniers, ainsi que de plus belles couleurs. Le seul point sans information est la communication entre-eux.

    Le matériel

    Qualité et produit

    Il existe aujourd’hui une très grande multitude de produits spécifiques pour les reptiles, mais comment les différencier et faire son choix ?

    Lampe à filament tungstène

    Ampoule “classique” de température de couleur à 2800 K avec 12 lux/W (1200 lumens pour une ampoule de 100W). Bien pour être utilisée en tant qu’ampoule chauffante. Mais pas bon en ce qui concerne les Kelvin, UV, IRC, et lumens.

    Lampe halogène

    Les halogènes de température de couleur 3300 K. Très bien pour être utilisée en ampoule chauffante et dure plus longtemps que l’ampoule à filament. Mais pas bon en ce qui concerne les Kelvin, UV, IRC, et lumens (15 000).

    Lampe à vapeur de mercure

    Les lampes à vapeur de mercure on une température de couleur de 8000 K, ce qui est trop élevée et donc toujours pas idéal. Leur luminosité est comprise entre 30 000 et 50 000 lumens. Elles produisent des UVA et UVB, et sont chauffantes. Cependant elles ont un mauvais IRC.

    Lampes à vapeur de mercure + sodium

    La lampe à vapeur de mercure + sodium est chauffante. Elle émet des UVA et UVB, possède une température de couleur de 4000 à 6500K avec une luminosité de 30 000 à 50 000 lumens. En outre elle possède un bon indice de rendu des couleurs. Cette lampe est complète, son seul défaut est qu’il lui faut un ballast spécifique et qu’elle vaut très cher.

    Tubes fluorescents (néons)

    Les tubes fluorescents chauffent très peu et ne présentent donc pas de danger si l’animal est en contact direct avec. Ils émettent des UVA et UVB, permettent un champ large de rayonnement et consomment peu d’énergie. Cependant ils ont quelques points faibles. En effet, ils sont très peu lumineux, ont un mauvais IRC, et doivent être changés tous les ans. 
     

    Parmi les 4 grandes marques de tubes fluorescents (Zoo Med, Interpet, Arcadia, et Exoterra), voici un aperçu respectif de leur rendement en UV (faisceaux) :

    schéma présentant le rendement en rayons ultraviolets d'une lampe de la marque ZooMed (dôme en aluminium)

    Lampe électroluminescentes (LED)

    lampe électroluminescente (LED)

    C’est un produit encore nouveau (2017), prometteur, mais cher. Pour le moment il est utilisé en éclairage d’appoint car il possède une température d’éclairage à 6500 K. Son IRC est de 90, et sa puissance ne fait qu’augmenter avec le temps. En outre, point très intéressant, cette lampe consomme peu comparé à sa puissance d’éclairage. La LED est idéale pour faire des gradients d’éclairage et réaliser de superbes effets.

    Choisir son matériel en fonction de son reptile

    Pour commencer, il n’y a pas de bonne ou mauvaise méthode si l’animal dispose de tout ce dont il a besoin. Il y a la méthode à petit budget qui consiste a utiliser une lampe chauffante + une ampoule ou tube UV + LED pour apporter l’éclairage complémentaire (tous les gradients du spectre additionnés apportent un éclairage complet). Il y a la méthode plus simple et plus cher ou on utilise une lampe à vapeur de mercure + sodium (HID) qui est complète. 
     

    En outre, voici une question à laquelle vous pourrez potentiellement être confrontés : que signifie UVB 2,0/5,0/10,0 ? Ceci signifie le pourcentage de rayons UVB émis par la lampe. 2% correspond au rayonnement UVB perçu en forêt tropicale ou en région tempérée, 5% correspond au rayonnement UVB perçu sur la zone tropicale, et enfin 10% correspond au rayonnement UVB perçu dans les déserts ou savanes.


    Attention de toujours bien se renseigner du pourcentage d’UV à mettre en place, certaines personnes disent qu’il n’y a pas de différence mais c’est faux (sauf si vous choisissez du matériel d’une mauvaise marque, ce qui se sait par la différence de prix). Je vais vous expliquer le pourquoi avec deux exemples très simples. Si l’on adopte un pogona, la lampe HID vas être la meilleure pour lui car elle chauffe beaucoup et produit des UVB 10.0. Cela reproduit ainsi les conditions naturelles du pogona, qui peut alors se thermoréguler et absorber au niveau épidermique que 4% de tous les rayon UV auxquels il est exposé. Alors que si l’on adopte un caméléon, on ne va pas pouvoir utiliser une lampe HID, puisque le caméléon s’UVrégule indépendamment de sa thermorégulation. On utilisera donc une lampe chauffante sans UV (lampe halogène ou à filament par exemple), plus une source d’UVB 5% (tubes fluorescents par exemple), plus des LED pour apporter une lumière blanche. On utilisera cet ensemble de lampes car un caméléon absorbera 45% des UV auxquels il sera exposé. Et si la source d’UV est trop forte il s’irradiera (attrapera des coups de soleil en permanence).

    Les conséquences d’un produit de mauvaise qualité

    Il existe deux solutions, soit pas assez, ou trop de rayons UV. Si un animal n’a pas une source d’UVB suffisante il ne pourra pas avoir une synthèse correcte en vitamine D3, entraînant une carence calcique et des problèmes comme l’ostéofibrose. 
    Si un animal a une trop grande quantité d’UVB il s’irradiera et se brûlera. Le principe est très simple : quand nous êtres humains nous nous exposons au soleil trop longtemps, nous attrapons des coups de soleil, et bien c’est pareil pour les reptiles (les UVB brûlent 1000 fois plus que les UVA !). Il est donc important de proposer des UV à nos protégés mais il faut les adapter à leurs besoins, en fonction de leurs localités et de leurs environnements.

    Conclusion

    Un éclairage complet et adapté est nécessaire pour un maintien correct de nos protégés, car un mauvais éclairage peut perturber les visions de leur environnement, diminuer leur appétit, leur activité, et leur causer des problèmes de communication. Un manque d’UV va leur causer des problèmes de santé graves (pour les herbivores et insectivores). Il est donc important de ne pas négliger ce point pendant la conception du terrarium.

  • La Terrariophilie : Présentation d’une passion originale et dévorante

    L’être humain a toujours été fasciné par les espèces exotiques telles que que les reptiles.

    L’origine de la terrariophilie remonte à l’époque grecque, qui utilisaient des boîtes pour conserver des insectes, permettant ainsi de les étudier ou de pouvoir profiter de leur chant mélodieux.

    On peut aussi observer l’origine de la terrariophilie en Égypte, les serpents pouvaient être utilisés comme bijoux, puisque selon la légende le python royal devrait son nom à la reine Cléopâtre qui portait ces serpents autour de ses poignets comme des bracelets.

    On retrouve des traces de la terrariophilie à partir de 1849 grâce au zoo de Londres qui ouvre la première maison des reptiles à cette date au zoo de Londres qui se situe dans le district de la cité de Westminster permettant ainsi de dire que la terrariophilie est à ce jour vieille de 168 ans, ce qui la rend plus ancienne que l’aquariophilie.

    Le but de la terrariophilie est d’avoir un petit bout de nature dans votre salon .

    Les terrariums sont des écosystèmes qui créent une ambiance particulière dans votre intérieur et profitant à toute la famille. Posséder un terrarium permet d’atténuer le stress quotidien et de pouvoir s’évader quelques minutes.

    Il existe différents modèles, tailles et formes de terrariums pouvant être de natures différentes, désertique, tropicale où semi-aquatique. Vous n’aurez aucun mal à trouver celui qui correspond à vos attentes et à votre intérieur. Une fois le modèle de terrarium choisi il vous faudra déterminer les plans et les animaux qui peupleront ce dernier. Ceux-ci créeront un biotope naturel complet. Il vous faudra aussi choisir les accessoires adaptés tel que la lumière, le chauffage et le matériel permettant la mesure de tous ces paramètres.

    Quelques définitions :

    Terrarium : Installation destinée à l’élevage d’êtres vivants. On y retrouve souvent des reptiles, des araignées, des insectes ou autres petits animaux terrestres.

    Vivarium : Installation destinée à l’élevage d’êtres vivants, en recréant le biotope d’origine le mieux possible. On y retrouve souvent des reptiles, des araignées, des insectes ou autres petits animaux terrestres.

    Paludarium ou Aqua-terrarium : Installation destinée à l’élevage d’êtres vivants en ayant à la fois une partie terrestre et une partie aquatique. On y retrouve souvent des reptiles, des amphibiens, des insectes ou autres petits animaux.

  • Training et enrichissement

    Dans cet article, qui est en français, malheureusement trop souvent rare, nous allons voir ce qu’est le training ou ce que l’on peut appeler « l’enrichissement » et comment nous allons pouvoir appliquer toutes ces méthodes à nos reptiles.

    Cette rédaction est faite à base de mes connaissances / expériences et de quelques articles, ce qui signifie que les propos soutenus ici n’ont rien de scientifique ou d’universel et sont le fruit de mon vécu.

    Le plan sera organisé de la manière suivante : en premier lieu les définitions et les sources, en second, l’histoire de l’évolution des méthodes entre les débuts de la zoologie et les méthodes actuelles, puis nous finirons sur les méthodologies et les techniques mises en place pour imprégner notre animal et lui proposer un environnement enrichi pour son bien-être.

    Définitions et sources

    Dans le domaine de la zoologie on utilise un panel de mots ainsi qu’un jargon particulier. Il est donc indispensable avant de commencer de bien se les approprier. Nous allons définir ensemble ces termes afin de poursuivre la lecture dans de bonnes conditions.

    Qu’est-ce que le Training ? Le training va être, comme pour les humain, un entraînement régulier plus ou moins intensif qui vise à pratiquer une activité dans un but de distraction et d’assimilation de cet exercice comme étant un plaisir.

    On entend aussi parler de l’imprégnation qui diffère du training mais qui lui est complémentaire. L’imprégnation va être une acquisition de stimulus-signaux spécifiques au cours du processus d’empreinte. Pour faire plus simple avec un exemple concret cela va consister à faire comprendre à l’animal que la main qui l’attrape n’est pas un prédateur (et donc un danger) mais un « ami » donc une action positive.

    La Target est « une cible » que l’on va choisir et conserver au cours des exercices et qui sera utilisé uniquement pour l’exercice fait.

    Le Clicker est un petit appareil qui permet de réaliser de façon constante un bruit spécifique que l’animal vas assimiler à la récompense, et donc au plaisir, suite aux exercices.

    L’enrichissement du milieu permet d’augmenter la complexité d’un environnement captif et ainsi améliore le bien-être des animaux. En effet, cet enrichissement permet de stimuler l’activité et permettre ainsi la diminution des comportements stéréotypés ou anormaux qui sont défavorables à l’animal.

    Le Comportement stéréotypé : Une stéréotypie ou comportement stéréotypé est un ensemble de gestes répétitifs, rythmés, sans but apparent, mais qui n’ont cependant pas le caractère compulsif des tics. Ces comportements ont deux buts : favoriser l’évitement ou s’auto-stimuler. Par exemple : un animal qui fait les cent pas toute la journée contre une vitre.

    Il existe aussi d’autres sources d’inspiration qui m’aident encore dans le perfectionnement de cette discipline qui est, si on peut appeler ça ainsi, « une forme de dressage animal ».

    Le premier document est un article rédigé par Meredith Bashaw et Stephanie Allard qui m’a inspiré à rédiger celui-ci.

    Les zoos modernes ne sont pas juste pour le divertissement, ils sont aussi des instituts de recherche sur le bien-être animal et de conservation.

    D’autres sources utilisées sont des vidéo tels que celle-ci, réalisée par Nicolas HUSSARD, et postée sur la chaîne Youtube Reptiligne. Dans ses vidéos, il y fait des démonstrations d’exercices réalisés par ses animaux à force de pratique et de patience.

    Mais aussi deux thèses :

    • Wenisch, Emilie. Les stéréotypies des animaux élevés en captivité : étude bibliographique. Thèse d’exercice, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse – ENVT, 2012, 136 p.
    • MORCEL, Frédérique. L’entraînement médical chez les animaux de parcs zoologiques : application chez l’éléphant d’Afrique (loxodonta africana). Thèse d’exercice, Médecine vétérinaire, Toulouse 3, 2010, 93p.

    L’histoire de l’évolution des méthodes entre les débuts de la zoologie et aujourd’hui

    On va commencer cette partie avec une introduction pour un peu de culture générale, idéale pour les repas de famille.

    Débutons par l’origine de la terrariophilie. Cette dernière remonte à l’époque grecque, les hommes de l’époque utilisaient des boîtes pour conserver des insectes, permettant ainsi de les étudier ou de pouvoir profiter de leur chant mélodieux. On peut aussi observer l’origine de la terrariophilie en Égypte, où les serpents pouvaient être utilisés comme bijoux, puisque selon la légende le python royal devrait son nom à la reine Cléopâtre qui portait ces serpents autour de ses poignets comme des bracelets.

    Par la suite, on retrouve des traces de la terrariophilie plus proche de la terrariophilie actuelle à partir de 1849 grâce au zoo de Londres dans le district de la cité de Westminster. Il ouvre à cette date la première « maison des reptiles ». On peut donc dire que la terrariophilie « moderne » est âgée de 170 ans, la rendant plus ancienne que l’aquariophilie pour l’anecdote.

    On a pu voir, par la suite et jusqu’à ce jour, l’ouverture d’une multitude de parcs zoologiques dispersés sur tout le globe.

    Le but premier de la zoologie était la conservation des individus d’une espèce menacée de disparition afin de les maintenir le plus longtemps possible.

    Les enclos étaient construits de manière simple avec le moins de choses possibles pour que les animaux ne se blessent pas. Dans le domaine qui nous intéresse, on peut retrouver des bacs vides et stériles pour éviter tous problèmes. Suite à l’avancée scientifique faite dans le domaine de l’éthologie et l’écologie, on commence alors à se soucier du bien-être animal. Le problème majeur est le suivant : quels sont les modifications possibles que l’on peut apporter pour enrichir le milieu de l’animal, et les méthodes à utiliser pour diminuer les facteurs de stress ?

    C’est alors que la vision des parcs zoologiques change pour obtenir une vision nouvelle. Il est alors décidé de concevoir des aménagements complexes dans les enclos pour que les animaux puissent se cacher et avoir des moments de tranquillité tout en essayant de recréer leur environnement naturel.

    Aujourd’hui les parcs zoologiques conservent les animaux mais sont aussi capable de mettre en place des jardins botaniques et ainsi participent à la conservation d’espèces végétales. Les parcs ne sont plus uniquement centrés sur la distraction mais utilisent leurs animaux pour sensibiliser et montrer l’intérêt de protéger les biotopes naturels pour éduquer les visiteurs. De plus, ils permettent le rassemblement de connaissances et l’obtention de relevés de données scientifiques.

    Quel est le lien entre le training et la zoologie ?

    Les méthodes proposées ont été développées pour que les scientifiques puissent récupérer plus facilement des données, ainsi que pour faciliter certaines interventions vétérinaires ou des soigneurs.

    Grâce au training il est aussi possible de présenter plus facilement certaines espèces au public pour les sensibiliser et démanteler les légendes urbaines qui sont souvent absurdes.

    De notre temps les techniques de training commencent à être relativement bien connues et spécifiques à chaque espèce animale. On sait bien que l’on ne peut pas proposer et attendre des réponses similaires entre les différentes espèces du règne animal.

    Grâce à la terrariophilie, on va pouvoir diminuer le stress de l’animal par une habituation, facilitant l’accès au terrarium pour intervenir en cas de blessures ou pour l’entretien de l’animal.

    Imprégner l’animal et enrichir son environnement

    Les différentes méthodes de training

    La méthode Target

    Les Target sont des cibles sur lesquelles on apprend au reptile à toucher de la patte, du museau ou même à suivre du regard. Les Target sont par la suite très utiles car elles peuvent être placées à l’endroit où l’on veut voir le reptile exécuter un ordre ou effectuer un déplacement. Une Target peut être un carré de tissu, un couvercle en plastique, etc.

    Pour pouvoir faire assimiler cette relation cible/ordre à l’animal, il y a trois étapes à réaliser :

    • Première étape : familiariser l’animal avec sa Target. Pour cela il suffit de lui proposer de la nourriture sur cette dernière. Il va ainsi assimiler la cible avec le plaisir de manger.
    • Deuxième étape : lui faire comprendre qu’il doit d’abord toucher ou aller sur la Target pour être récompensé avec de la nourriture.
    • Troisième étape : diminuer les récompenses grâce à la mise en place d’habitude, et le récompenser par le côté positif de l’interaction.

    Cette méthode peut aussi être appliquée pour d’autres exercices, comme de désensibiliser l’animal.

    Exemple : un pogona réticent au contact de l’eau. On intègre des grillons dans la baignade, ce qui l’incite à se diriger et à aller de lui-même dans le bain. Après un certain nombre de répétitions de cet exercice, le pogona accepte l’eau plus facilement, même sans la présence de grillons.

    La méthode Clicker

    J’ai pu trouver plusieurs articles intéressants sur ce sujet, dont celui-ci qui est particulièrement bien construit. Je prendrais donc cet article pour référence.

    Cet article a été construit avec le modèle des reptiles, mais les bases de la méthode utilisée restent les mêmes, quelque soit l’animal.

    La méthode du Clicker training permet de résoudre des problèmes de comportement avec une méthode qui peut paraître tellement simple que c’est limite crédible. Au final, cette méthode reste délicate et subtile à appliquer, mais durable dans le temps (surtout que la plupart des reptiles ont une bonne longévité). Ici vous retrouverez les bases avec de multiples exemples, mais tous les exercices réalisables avec cette méthode ne seront pas cités. C’est à vous de les penser et de les adapter à votre compagnon.

    Le point extrêmement important est le calme et la sérénité que cette méthode apporte. On peut interagir avec notre reptile sans qu’il ne stresse, ce qui diminue le risque d’accidents et de mauvaises réactions au stimulus.

    Chaque animal possède un caractère qui lui est propre, mais n’est en aucun cas méchant (c’est un sentiment humain). Souvent, il réagit de façon agressive car nous sommes un prédateur très imposant pour lui.

    Le premier point que l’on va travailler va porter là-dessus : on lui inculque que nous sommes un allié et non un ennemi. Souvent cette assimilation est « facile » car nous lui apportons la nourriture.

    L’animal est acteur de son apprentissage, c’est-à-dire que cela demande à l’éleveur la faculté d’accepter les initiatives de son reptile et sa liberté à proposer, sans conclure à de la désobéissance. L’éducateur est obligé de faire un énorme travail sur sa perception et sa compréhension de l’animal avec une perpétuelle remise en question. Tout cela est quelquefois long, difficile et se fait par étapes…

    Cependant, elle est simple car elle est basée sur des principes fondamentaux faisant référence à deux conditionnements : l’un s’appelant le conditionnement pavlovien et l’autre le conditionnement opérant.

    Le conditionnement pavlovien ou classique d’Ivan Pavlov (1905) :

    Si nous déclenchons un stimulus A (ici, le click) à chaque fois que l’animal répond au stimulus B (la récompense), si l’animal est capable d’acquisition, on provoquera une réponse lorsque le stimulus A (le click) sera présenté seul. Le stimulus A devient alors le signal d’introduction du stimulus B.

    Définition du conditionnement opérant de Burrhus Frederic Skinner (1938) :

    La définition du conditionnement opérant s’éloigne des notions de stimulus/réponse de Pavlov et propose une théorie sur la sélection des réponses obtenues suite à des actions volontaires de la part de l’éleveur.

    À ces actions volontaires, trois conséquences possibles :

    • Cette action me procure du plaisir : je recommence (renforcement).
    • Cette action me procure du déplaisir : je l’éviterai (punitif).
    • Cette action est neutre et sans effet : je l’oublierai (loi de l’extinction).

    Le principe de l’éducation par le Clicker training est un savant mélange de ces deux conditionnements.

    Le Clicker est une petite boîte en plastique que l’on tient facilement en main, à l’intérieur de laquelle a été intégrée une languette métallique. Quand nous appuyons sur cette languette, un son, le fameux click, est émis.

    Ce son est appelé et associé à un renforcement secondaire qui est tout ce qu’un animal aura appris à aimer.

    Mais pour qu’un animal éprouve du plaisir à l’annonce d’un renforcement secondaire, il faudra que celui-ci soit associé à un renforcement primaire, qui est tout ce qu’un animal aime spontanément. Il ne faut alors garder en tête que chaque animal est à considérer comme un individu unique.

    En prenant tout cela en considération, plusieurs étapes vont faire partie de l’apprentissage :

    La première étape (faire assimiler au reptile) :
    Quand je clique, cela signifie que tu vas avoir une récompense. Techniquement, et vous aurez l’occasion de l’entendre, nous dirons que nous avons « chargé » le Clicker.

    Seconde étape :
    Si tu me proposes le comportement attendu lors de l’actionnement du Clicker, je cliquerai de nouveau et t’offrirai une récompense. C’est à partir de ce moment-là que l’on peut considérer que le reptile et l’éleveur intègrent le principe de cette méthode : lorsque le reptile propose à nouveau le comportement attendu pour déclencher le Clicker et lorsque l’éleveur déclenche le Clicker aux propositions de son reptile.

    On peut donc le retenir comme étant deux points de vue : d’un côté le point de vue du reptile : « J’ai les capacités de déclencher le Clicker en proposant une action » et le point de vue de l’éleveur : « Seuls les comportements qui m’intéressent pour des objectifs définis vont être cliqués ».

    Il existe différentes techniques positives afin de mettre en place cet apprentissage. Quand nous travaillons au Clicker, nous avons dans notre sac à techniques 3 méthodes que nous utilisons en fonction de l’exercice à travailler et en fonction du reptile avec lequel nous interagissons. Pour chacune de ces trois techniques, il convient d’avoir une récompense particulièrement appréciée du reptile pour garder la motivation de celui-ci à travailler.

    Ces trois techniques sont :

    • Le leurre : Cette méthode consiste à utiliser une récompense pour guider le reptile vers la position désirée. C’est le principe de « Où va la tête va le corps ». La difficulté du leurre est le bon positionnement de la récompense qui induira ou non le comportement recherché. Le leurre est souvent utilisé pendant la première séance pour amorcer l’interaction du reptile avec le Clicker et l’amener à se positionner. Il faudra cependant penser rapidement à enlever le leurre pour que le reptile propose l’exercice qui a été leurré.
    • Le shaping ou façonnage : Cette méthode consiste à récompenser tout petit comportement qui va vers le comportement désiré ou attendu par l’éducateur. La difficulté pour l’éducateur est d’être suffisamment généreux pour aider le reptile à rapidement trouver ce qu’il lui demande et de rester précis pour ne pas le perdre dans trop de directions. C’est une technique très intéressante car elle oblige l’éducateur à faire confiance au reptile et au reptile à se concentrer et à « réfléchir » pour sélectionner et mémoriser les comportements qui sont cliqués.
    • Cliquer un comportement que le reptile offre de façon spontanée : Cette méthode consiste à cliquer tout comportement ou position que le reptile offre de façon spontanée sans que le maître ou l’éducateur n’ait exercé d’influence.

    Les Target, accessoires utilisés lors du Clicker-training, sont comme leur nom l’indique, des cibles avec lesquelles l’on apprend au reptile à toucher de la patte, du museau ou même à suivre du regard. Les Target sont par la suite très utiles car elles peuvent être placées à l’endroit où l’on veut voir le reptile exécuter un ordre ou se diriger. Une Target peut être un carré de tissu, un couvercle en plastique, etc. La Target stick quant à elle est une baguette que l’on apprend au reptile à toucher également et à suivre du bout du museau. Elle devient utile pour diriger le reptile vers un exercice ou pendant un exercice.

    Ce qu’il convient de retenir et d’appliquer :

    • Choisir une récompense particulièrement appréciée par le reptile avec lequel on interagit.
    • À chaque click doit être associé une récompense et ce, même si vous pensez avoir cliqué un comportement non désiré (ce n’est pas grave, vous rectifierez par la suite).
    • L’important est que le Clicker ne perde pas son importance au regard du reptile.
    • Le click signifie au reptile que c’est exactement cela que nous attendons de lui, ainsi le reptile va aussi très vite comprendre que cela signifie aussi la fin de la séquence.
    • L’important est le moment où l’on clique. Plus l’éducateur sera précis dans son timing, plus le reptile aura de repères fixes.
    • Ne pas avoir peur de récompenser.
    • Si l’on est particulièrement content de notre reptile, nous pouvons lui donner le « jackpot », qui est une récompense tout à fait particulière aux yeux du reptile ou une plus grande quantité de récompenses…
    • Être ouvert à toutes les techniques positives et ne pas avoir peur d’en utiliser une plus qu’une autre.
    • Ne pas sanctionner le reptile si l’on considère que le reptile se trompe ou désobéit,. Il n’a juste pas assez travaillé, ou l’éducateur ne maîtrise pas encore assez les techniques d’apprentissage, le principe restant l’ignorance des comportements non désirés pour le renforcement de ceux recherchés par l’éducateur.
    • Le Clicker ne sert pas à déclencher un comportement mais à renforcer positivement (récompenser) un comportement.

    Il y aurait encore beaucoup de choses à écrire au sujet du Clicker-training, mais éduquer son reptile ou plutôt communiquer avec lui à l’aide de cette méthode est enrichissant que ce soit pour le maître et pour le reptile. Le Clicker-training est un voyage passionnant dans l’univers du reptile. Ces méthodes sont encore, pour la plupart, en développement et deviennent au goût du jour mais il reste encore beaucoup de chose a découvrir.

    Méthode de la désensibilisation ou imprégnation

    Cette méthode n’est pas universelle mais le principe oui. Le but du jeu est de faire assimiler des actions positives à notre animal, avec vous. Prenons l’exemple d’un serpent qui est craintif et qui siffle de manière récurrente quand vous intervenez dans le terrarium : il est possible de le déstresser, et de la désensibiliser. Mais attention il y a quelques exceptions. En effet, des animaux ne peuvent pas supporter certaines personnes, donc jamais il y aura d’affinités malgré tous les efforts du monde.

    Comment diminuer le stress de son serpent ? En vérifiant qu’il n’y ait pas de facteur stressant (un chat, une radio…) à proximité de son espace de vie. Une fois cela fait il va falloir le désensibiliser, s’il aime bien les bains, lui en donner et le manipuler délicatement dans l’eau. Ainsi il sera détendu et plus facile à aborder.

    Après, il est compliqué de donner des solutions pour chaque cas, chaque animal étant différent. Cependant, il y a quand même des bases dans nos gestes, tels que ne jamais attraper l’animal par le dessus, toujours privilégier le dessous, rester calme et patient, et jamais faire de gestes brusques.

    Je vais tout de même ici décrire encore un exemple, les caméléons. Tout le monde connaît la réputation de la mauvaise humeur des mâles. La vérité étant qu’ils défendent juste leur territoire, donc leur terrarium. Il est, de ce fait, compliqué de les sortir facilement et c’est un moment stressant pour les deux (sentiment d’agression). La solution pour résoudre ce problème est simple, il faut s’armer de patience et d’un grillon. Proposez-lui de manière a attirer son attention. Placez votre bras en dessous de lui, il va alors le confondre avec un support puisqu’il est concentré par son grillon. Reculez le grillon au fur et à mesure qu’il avance sur votre bras et sortez le ainsi de son terrarium. Il est moins stressé et plus calme, vous l’avez récompensé de son action et tout le monde est content.

    Les différents enrichissements

    Pour commencer cette partie il me semble important de préciser que l’alimentation, en captivité, est souvent trop abondante. Si c’est le cas, les enrichissements ne seront pas pleinement exploités car votre animal n’aura pas d’intérêt à perdre son temps dessus.

    Pour les insectivores

    Il y a plein d’enrichissements différents que l’on peut proposer à nos insectivores. Il suffit de mettre des cachettes aux insectes (grandes pommes de pin, écorces creuses ou encore un massif de pierre). En matière d’insectes, on utilise fréquemment des grillons (attention, ils chantent la nuit), des blattes (intéressant car très vives) ou encore des vers cachés dans le substrat.

    Pour les reptiles de petites tailles

    Ces reptiles ont l’avantage de la taille. Le terrarium peut donc leur paraître plus grand et leur propose un véritable territoire de chasse. Pour rendre le terrarium plus ludique, il est aussi possible de l’enrichir en proposant une litière de feuilles au sol pour les insectivores ou pour les frugivores, disséminer les fruits au sol ou leur cacher dans des bambous creux…. Il faut toujours optimiser l’espace pour que même un petit volume paraisse grand.

    Pour les reptiles de grandes tailles

    Il est plus souvent compliqué et difficile de proposer un environnement enrichi car ils ont tendance à détruire ce qui est mis en place. C’est pour cela qu’il est nécessaire de bien se renseigner et d’adapter la taille des matériaux a la taille de l’animal. Il est tout de même possible de proposer de supers décors très riches et même naturels pour de gros individus.

    Par exemple, construire un terrarium naturel pour un anaconda de 40 kg, c’est possible. Il faut garder à l’esprit que tout est possible si l’on se renseigne correctement. Une fois l’espace proposé bien conçu, on peut alors proposer de la chasse et des leurres. Mettre en place une structure portant des odeurs de proie pour influencer l’animal à l’erreur. Ceci implique que l’animal doit avoir « faim ».

    Pour les végétariens

    On ne peut pas faire courir l’animal après des végétaux, mais on peut lui compliquer l’accès, en les cachant ou en les mettant dans des endroits compliqués d’appréhension. Au lieu de proposer une gamelle, c’est à l’animal de glaner toute la nourriture éparpiller dans son environnement.

    Pour les autres

    Les reptiles sont nombreux et très différents les uns des autres, il est donc compliqué de dire que tel enrichissement est utilisable et bénéfique pour tel ou tel reptile mais pas celui-ci. Ce qu’il faut retenir c’est qu’il est possible de proposer à n’importe quel reptile des enrichissements en utilisant le milieu, des odeurs ou leur nourriture. Il faut juste prendre le temps de réaliser un enrichissement, de lui proposer et de le modifier s’il n’a pas l’effet voulu. A l’heure où j’écris cet article nous sommes encore au début de la mise en place de c’est méthode (janvier 2020).

    Conclusion

    Si on résume simplement cet article, au cours du temps on s’est aperçu que les animaux en captivité s’ennuyaient par manque d’activité, l’humain leur donnant tout le nécessaire sur un plateau. Aujourd’hui, dans ce que l’on appelle la vision moderne de la zoologie, notre but est d’améliorer le bien-être de l’animal, pour éviter qu’il ne finisse fou dans sa cage. Ainsi que de diminuer le stress, que ce soit lors d’interventions dans son environnement ou sur lui. Pour cela on a vu les différentes méthodes d’imprégnation, ainsi que l’importance d’une bonne conception de son espace de vie et des manières d’enrichir son environnement.

  • La venimosité des varans

    Introduction

    Il a été prouvé de façon très récente par un collectif de chercheurs que les varans possédaient un appareil venimeux à part entière et en fonctionnement. Celui-ci, connu de longue date chez l’héloderme, est situé, à l’inverse des serpents, dans la mâchoire maxillaire. L’appareil est composé de deux glandes à venin. L’injection est primaire, et a lieu lors d’une morsure prolongée. Le venin est de nature neurotoxique (cobraïque) et hémotoxique. Plus de neuf types de protéines ont été trouvées lors des analyses.

    Les symptômes

    Outre les dégâts mécaniques de la morsure, sont des troubles de la vision, des évanouissements, vomissements pour les effets des neurotoxines, et un saignement abondant ainsi qu’une coagulation difficile au niveau de la plaie (effet hémotoxique). Des troubles tels que des difficultés de locomotion, une hypotension, des troubles musculaires et des crampes apparaissent. Suite à la morsure, une profonde douleur peut apparaître (hyperalgésie), due à une protéine de type AVIT. Les morsures peuvent mener à une perte de conscience. Dans les cas sévères apparaissent des difficultés respiratoires, un phénomène de tachycardie, un relâchement des muscles soutenant le squelette. Venin paralysant chez les petits animaux. Chez l’humain, une douleur intense et lancinante remontant à la racine du membre mordu. Les bactéries souvent incriminées dans les surinfections des morsures de varanus komodoensis, apparaissent ne pas être la cause première des symptômes immédiats.

    Les recherches

    Les lézards seraient plus venimeux qu’on ne le pense, selon les derniers travaux de l’Australien Bryan Fry, spécialiste des reptiles et passionné par les producteurs de venin. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut craindre ces lézards, souvent appréciés comme animal de compagnie, précise Fry, car la quantité de poison qu’ils produisent est faible comparé aux serpents. En revanche cela incite à revoir les liens de parenté et l’évolution des serpents et des lézards. Le système nécessaire à la production et à l’injection de venin n’avait jusqu’à présent été repéré que chez deux espèces de lézards de la famille des helodermatidés : le monstre de Gila et le lézard perlé. Bryan Fry a découvert le même système chez certains membres de deux autres lignées : les iguanes et les varanidés, dont fait partie le dragon de Komodo. Les effets désagréables provoqués par une morsure de lézard sont depuis longtemps attribués à la présence de bactéries dans la gueule de ces reptiles, qui se nourrissent souvent de charognes. Or le venin produit par les varans ou les iguanes a la capacité d’empêcher la coagulation sanguine, d’augmenter la sensation de douleur et de faire chuter la pression sanguine, explique Fry dans la revue Nature. Chez le lézard (ou héloderme) perlé, Fry et ses collègues ont isolé le même venin que chez le crotale, ou serpent à sonnette. En revanche, le système de libération du venin est beaucoup moins sophistiqué chez le lézard et les quantités sont moindres, ne présentant pas de danger pour l’homme. D’après les analyses génétiques menées par l’équipe de Fry, serpents et lézards partageraient un ancêtre commun, vieux de 200 millions d’années, et leur système venimeux aurait évolué en même temps, il y a au moins 100 millions d’années.

    Conclusion

    Les varans sont des lézards présentant finalement un danger. Il faut donc faire attention quand ils sont manipulés et ne pas prendre de risque inutile. Pour autant ils restent des animaux fascinants et satisfaisants à posséder.

  • Herbivores

    Des notions générales à connaître

    Les aliments possèdent tous des caractéristiques différentes, nous allons nous y intéresser à 3 en particulier :
    – Les vitamines (cruciales pour la bonne santé de l’animal, mais jouent aussi sur son dynamisme et ses couleurs).
    – Les fibres (contenues dans l’aliment).
    – Le taux phosphocalcique (le ratio entre la dose de phosphore et de calcium contenus par l’aliment).

    Les aliments à utiliser de manière courante sont bien sûr les légumes qui par définition sont ceux qui poussent dans le sol.

    Le pissenlit qui a les meilleurs taux et possèdent les 3 caractéristiques, ainsi que l’endive, la feuille de betterave, le cresson.

    Les bettes et les épinards sont à donner mais pas trop fréquemment.

    Voici une petite liste de légumes à diversifier : haricots plats, haricots verts, haricots beurre, petits pois, carotte, poivron, persil, courgette…

    Il est aussi très bon de donner des aliments vitaminés comme l’orange, la clémentine, la carotte….

    Et par la suite, utiliser des fruits pour le sucre mais en petites quantités. Un fruit par définition pousse au-dessus du sol.

    Contrairement à ce que l’on pense il n’est pas conseillé d’utiliser tout ce qui est salade en alimentation courante, il faut l’utiliser en temps que réserve d’eau pour hydrater l’animal tout comme le concombre.

    Enfin, il y a des aliments à ne jamais utiliser pour un herbivore, sauf particularité : l’avocat, la fleur de choux, la tomate, et les plantes toxiques bien entendu.

    Tableaux bilans

    Végétaux à privilégierTaux Ca/P
    Figue de barbarie96
    Foin de luzerne6
    Feuilles de cresson3.5
    Persil3.3
    Feuilles de pissenlit3.2
    Feuilles de betterave2.6
    Oranges2.4
    Figues2.1
    Endives1.8
    Epinards1.6
    Choux rouge1.2
    Végétaux pour diversifierTaux Ca/P
    Framboise1
    Poire0.8
    Courgette0.7
    Fraise0.7
    Raisin0.6
    Melon0.6
    Carotte (riche en vit. A)0.6
    Pomme0.5
    Concombre0.5
    Laitue0.4
  • Insectivores

    Je vais vous détailler ma méthode car je suis contre la manière « classique » avec les compléments alimentaires qui m’ont causé la perte de certains hôtes.

    Cette méthode est très simple mais demande du temps.

    Je réalise un élevage de grillons dans un terra de 125x30x50 (la taille est grande car j’ai une grande quantité de grillons pour nourrir tout le monde).

    (réalisé en août 2013)

    Il est en contreplaqué, avec une vitre en façade et du grillage très fin sur le dessus (troué pour glisser les boites et les mains dedans, les trous sont bouchés avec des plaques de verre (pour ne pas gêner la lumière) posées par-dessus).

    J’ai mis un éclairage sur le dessus pour mieux les voir quand je veux les attraper.

    Astuce : Pour capturer les grillons et les trier par taille, j’utilise un rouleau de sopalin (juste le carton) qui est bouché d’un côté (pour les capturer) et par la suite je les verse dans une demi-bouteille en plastique pour les trier et les mettre dans des boites pour la redistribution.

    Conditions de maintien :

    • lumière naturelle avec la fenêtre.
    • Température ambiante (18-22°C) (le terra est placé au-dessus du radiateur donc l’hiver la température est plus élevée).

    L’aménagement du terrarium :

    Au fond de ce dernier, est mis une couche de sable fin sec sur 3 à 4 cm. 
    Pour les cachettes j’utilise des boites à œufs en carton que je perce pour leur faciliter l’accès.

    Une gamelle d’eau réalisée avec un couvercle et dans lequel est posée une éponge servant de pondoir et d’abreuvoir. Cette éponge sera retirée tous les 15 jours et mise à incuber à 25-27°C pendant 15 jours pour ceux qui souhaitent avoir des naissances. Donc deux éponges seront utilisées pour faire le roulement. Il est aussi possible d’avoir de temps à autre des naissances pour ceux qui utiliseront la même éponge et ne la mettront pas à incuber.

    Les petits seront remis dans le terrarium (ils peuvent aussi être élevés à côté) et se débrouilleront.

    La nourriture :

    Pour que votre proie soit équilibrée il lui faut une alimentation riche et variée, pour cela voici ce qu’il faut leur fournir :

    • Croquettes pour chien ou chat (ou les 2) qui seront l’alimentation de base équilibrée puisqu’elles sont faites pour l’alimentation directe du chien ou chat.
    • Des fruits pour les vitamines, de manière régulière de l’orange pour la vitamines C, de la carotte pour la vitamine A et d’autres pour compléter cette palette.
    • Un os de seiche (entier ou en poudre) et du pissenlit pour être riche en calcium.
    • Peuvent aussi être proposés des compléments vitaminés (le grillon consommera seulement ce dont il a besoin et non trop comme si on le saupoudrait).

    Pourquoi faire un élevage comme celui-ci ?

    Dans cet élevage, vivent ensemble les grillons, vers morio, vers de farine…. jeunes ou adultes, profitant du même régime alimentaire.

    Ver de petite taille arrivé tous seul, ils devront être dans les boites de grillons. Sur la photo, il a atteint sa taille maximum juste avant de se mettre en nymphe et de devenir ténébrion.

    Vers de farine achetés en animalerie, sur la photo il est à sa taille maximum, juste avant de se mettre en nymphe et de devenir ténébrion. Il y a aussi les vers de farine pour la pêche, faciles à trouver à Décathlon et moins cher mais ils sont plus gros.

    Ver morio, de taille maximum, juste avant de se mettre en nymphe et de devenir ténébrion.
    Ténébrion de ver morio

    Enfin, faites attention à ne jamais avoir d’araignée qui s’installent dans votre élevage car c’est une catastrophe assurée avec une destruction massive et une très grande difficulté de s’en débarrasser (j’en ai déjà fait les frais).

    Il existe différentes sortes de grillons :

    • Le plus courant sont les grillons domestiques.
    • Il existe aussi les grillons noirs, plus durs à digérer, qui peuvent être utilisés pour les gros insectivores comme pogonas, caméléons, varans….
    • On a aussi les criquets pèlerins et les sauterelles (plus compliqués à élever), qui apprécient d’avoir un point chaud, sinon ils ne seront pas conservés longtemps.

    Vos proies seront achetées (il est difficile d’être autonome, surtout en grillons, 300 par mois pour ma consommation personnelle) et misent dans le terrarium d’élevage. Il faut savoir que à l’achat ce sont des « sacs vides », il sont donc pauvres en nutriments. Du fait de les alimenter correctement, ils deviendront riche en nutriments et en kcal, mais pour cela il faut patienter 3 jours avant de les donner et sont idéals au bout d’une semaine.

    Cette méthode est vraiment plus naturelle et plus correcte qu’une alimentation artificielle de compléments mal dosés qui sont nocifs.

    Le seul complément que j’utilise occasionnellement quand il est nécessaire, est de l’os de sèche en poudre ou du calcium sans ajout de vitamines D3 pour mes femelles en période de ponte.

    En conclusion, j’ai des animaux en parfaite santé et sans carence avec la méthode que j’utilise depuis 6 ans, que d’autres éleveurs utilisent et obtiennent des résultats identiques.

    Il est aussi possible d’utiliser des insectes du jardin ou autres petits animaux (fourmis, escargots avec coquille, vers de terre, cloportes, petites araignées, mouches….) mais attention à ne pas utiliser ceux qui piquent comme les abeilles, guêpes, chenilles, lucioles, phasmes, mille-pattes…

    Il y a une notion importante à conserver en tête pour adapter la nourriture de votre protégé, les proies ne doivent jamais faire plus du double de la largeur de leur mâchoire.