La lumière et les rayons uv
Définition

Le lux est une unité de mesure de l’éclairement lumineux (symbole : lx). Il caractérise le flux lumineux reçu par unité de surface. Un lux est l’éclairement d’une surface qui reçoit, d’une manière uniformément répartie, un flux lumineux d’un lumen par mètre carré.
Le kelvin (symbole K, du nom de William Thomson, Lord Kelvin) est l’unité de température thermodynamique. La température de 0 K est égale à −273,15 °C et correspond au zéro absolu. On utilise cette mesure pour donner la température d’éclairage produit par une lampe.
IRC = indice de rendu des couleurs.
La lumière
La lumière est un rayonnement électromagnétique dont la longueur d’onde, comprise entre 400 et 780 nm, correspond à la zone de sensibilité de l’œil humain appelé le visible. Elle se situe entre l’ultraviolet compris entre 10 et 400 nm et l’infrarouge compris entre 780 nm et 0,1 micromètre.

La lumière du visible est de nos jours reproduite grâce à plein de sortes d’ampoules ou de néons (tubes fluorescents pour être exact), il est donc facile de s’y perdre.
Je vais vous résumer les détails à connaître sur un bon éclairage.
Il est donc nécessaire de s’approcher le plus possible de la lumière du soleil dite naturelle.
On va commencer par la température du rayonnement lumineux mesuré en Kelvin (K).
On dit que la température est chaude si elle est aux alentours de 2000 K, contre une température froide se situant aux alentours de 6000 K.

Une température se rapprochant du rouge apporte une luminosité plus chaude et plus agréable pour nous qu’une température froide qui est plus naturelle. Il est donc important de choisir un éclairage plus proche de 6500 K pour avoir les couleurs réelles de l’animal et que ce dernier perçoive le mieux possible son environnement, mais aussi afin d’avoir le meilleur spectre pour les plantes naturelles si il y en a.

Les plantes ont besoin de bleu et de rouge pour bien se développer, et une lampe à 6500 K est plus équilibrée qu’une lampe à 2840 K car cette dernière contient plus de rouge que de bleu. Une lumière blanche doit obligatoirement contenir un équilibre avec toutes les couleurs du visible pour avoir du blanc.

Les ampoules avec un spectre à 6500 K sont souvent des LED alors qu’à 3000 K on retrouve les ampoules à filaments, ou halogènes, qui sont très bien à utiliser en plus d’un éclairage à 6500 K car elles permettent de chauffer en tant que lampe chauffante (les ampoules peintes en rouge (ce qui n’apporte rien) chaufferont moins bien qu’une ampoule halogène).
Maintenant que l’on a trouvé un très bon éclairage on va prendre en compte un facteur important qui est souvent négligé, c’est l’IRC. L’indice de rendu des couleurs permet la perception correcte des couleurs , il joue très souvent sur la perception des aliments et ainsi les rend plus appétissants.

Plus l’indice se rapproche de 100 et mieux c’est. L’indice le plus courant est de 80 ou 90, ce qui est très bien.
Il est aussi important de voir a se rapprocher du nombre de lumens du soleil, même si aujourd’hui on en est encore très loin. Plus la quantité de lumens sera importante et mieux ce sera.
Pour donner quelques valeurs on mesure au soleil à peu près 100 000 lumens, et en sous-bois aux alentours de 25 000. En matière de lampes on en est encore loin puisque la meilleure conçue pour la terrariophilie en produit au mieux 50 000.
Pour ceux qui veulent utiliser des tubes fluorescents, voici comment y trouver toutes les informations.

Les rayons ultraviolet
Le rayonnement ultraviolet, également appelé lumière noire parce qu’il n’est pas visible à l’œil nu, est un rayonnement électromagnétique d’une longueur d’onde plus courte que celle de la lumière visible.
Il existe 3 catégories d’UV bien distinctes par leur longueur d’onde : les UVA, UVB et UVC.
- Les UVA possèdent une longueur d’onde située entre 315 nm et 400 nm, ils ont une importance pour les reptiles qui les utilisent pour communiquer entre-eux. Si nous n’avons pas la capacité de percevoir les UV, la plupart des reptiles l’ont. Et si on ne leur procure pas des UV, il peut y avoir des problèmes de communication entre-eux.
- Les UVB possèdent une longueur d’onde située entre 290 nm et 315nm. Ces derniers sont d’une très grande importance pour les êtres vivants car ils permettent la synthèse de vitamines qui sont vitales (les vitamines ne peuvent pas toujours être apportées par l’alimentation).
- Les UVC sont ceux qui possèdent les plus petites longueurs d’onde, de 100 nm a 290 nm. Je ne parlerai pas de cette catégorie car elle n’est pas utilisée en terrariophilie, et sur Terre il y en a pas ou très peu car ils ne passent pas à travers notre atmosphère (si c’était le cas la vie n’existerait pas).

Rayons uv et reptiles
L’intérêt des uv

Le rayonnement UVB est perçu par l’épiderme de l’animal. Les photons (la lumière est constituée de photons) apporte l’énergie nécessaire à la synthèse de la vitamine D3 (cette synthèse est maximum à 295 nm). Par la suite cette vitamine est utilisé par l’organisme pour deux fonctions principales. Elle permet la fixation du calcium sur les os mais aussi participe dans le système immunitaire.
C’est pour cette raison qu’une source d’UVB est nécessaire pour les animaux herbivores ou insectivores qui ont une alimentation pauvre en D3. La quantité en vitamine D3 dans le corps est précise, c’est pour cela qu’il est déconseillé d’en ajouter sur les végétaux ou les proies car une surdose peut être mortelle.
Lézards et tortues

La vision est différente entre l’être humain, qui a la capacité de voir seulement dans le visible, donc entre 400 et 780 nm, et les reptiles qui possèdent une plage de vision plus grande.
Les lézards ont la capacité de percevoir les UVB et UVA, le visible, et un tout petit peu l’ infrarouge.
Leur vision leur donne la capacité de s’UVréguler et de se thermoréguler.
Les tortues ont la capacité de percevoir les UVB et UVA, le visible, et l’infrarouge. Tout comme les lézards, leur vision leur donne la capacité de s’UVréguler et de se thermoréguler.
Les lézards et les tortues ont toujours besoin d’une source d’UV dans leur installation car leur alimentation ne leur permet pas d’ingérer suffisamment de vitamine D3 ; vitamine dont ils ont la capacité de synthétiser via les rayons UV. Ils lézardent ainsi sous les UV pour combler ce manque et s’y exposent selon la durée de leurs besoins respectifs.
Serpents et amphibiens
Souvent pour les amphibiens on propose des sources d’UV très faibles ou inexistantes car il vivent dans des milieux sombres ou ombragés, en ajoutant que les amphibiens peuvent même être nocturnes.
Pour les serpents, ces derniers ont une alimentation avec des proies complètes, riches et équilibrées.
On considère donc qu’il n’y a pas besoin d’une source d’UV supplémentaire. Cependant ceci est un tord de penser cela. En effet, une source d’UV pour ces animaux est aussi utile. Pourquoi ?
Dans la nature les animaux vivant en sous-bois sont exposés aux UV de manière brève certes, mais ils y sont exposés. De la même manière, les animaux nocturnes, lorsqu’ils dorment la journée, ils peuvent être exposés au soleil. Ainsi, de cette manière un reptile de sous-bois équatorial peut être exposé quelques heures à un rayonnement d’UV d’indice 8 ou 10.
Pour les serpents nocturne ou de terrier c’est le même phénomène que précédemment. Les serpents n’ont pas besoin d’UVB car leur alimentation est complète, mais l’apport d’une source d’UV reste positive. En effet, il a pu être observé une plus grande activité de ces derniers, ainsi que de plus belles couleurs. Le seul point sans information est la communication entre-eux.
Le matériel
Qualité et produit
Il existe aujourd’hui une très grande multitude de produits spécifiques pour les reptiles, mais comment les différencier et faire son choix ?
Lampe à filament tungstène

Ampoule “classique” de température de couleur à 2800 K avec 12 lux/W (1200 lumens pour une ampoule de 100W). Bien pour être utilisée en tant qu’ampoule chauffante. Mais pas bon en ce qui concerne les Kelvin, UV, IRC, et lumens.
Lampe halogène

Les halogènes de température de couleur 3300 K. Très bien pour être utilisée en ampoule chauffante et dure plus longtemps que l’ampoule à filament. Mais pas bon en ce qui concerne les Kelvin, UV, IRC, et lumens (15 000).
Lampe à vapeur de mercure

Les lampes à vapeur de mercure on une température de couleur de 8000 K, ce qui est trop élevée et donc toujours pas idéal. Leur luminosité est comprise entre 30 000 et 50 000 lumens. Elles produisent des UVA et UVB, et sont chauffantes. Cependant elles ont un mauvais IRC.
Lampes à vapeur de mercure + sodium

La lampe à vapeur de mercure + sodium est chauffante. Elle émet des UVA et UVB, possède une température de couleur de 4000 à 6500K avec une luminosité de 30 000 à 50 000 lumens. En outre elle possède un bon indice de rendu des couleurs. Cette lampe est complète, son seul défaut est qu’il lui faut un ballast spécifique et qu’elle vaut très cher.
Tubes fluorescents (néons)

Les tubes fluorescents chauffent très peu et ne présentent donc pas de danger si l’animal est en contact direct avec. Ils émettent des UVA et UVB, permettent un champ large de rayonnement et consomment peu d’énergie. Cependant ils ont quelques points faibles. En effet, ils sont très peu lumineux, ont un mauvais IRC, et doivent être changés tous les ans.
Parmi les 4 grandes marques de tubes fluorescents (Zoo Med, Interpet, Arcadia, et Exoterra), voici un aperçu respectif de leur rendement en UV (faisceaux) :




Lampe électroluminescentes (LED)

C’est un produit encore nouveau (2017), prometteur, mais cher. Pour le moment il est utilisé en éclairage d’appoint car il possède une température d’éclairage à 6500 K. Son IRC est de 90, et sa puissance ne fait qu’augmenter avec le temps. En outre, point très intéressant, cette lampe consomme peu comparé à sa puissance d’éclairage. La LED est idéale pour faire des gradients d’éclairage et réaliser de superbes effets.
Choisir son matériel en fonction de son reptile
Pour commencer, il n’y a pas de bonne ou mauvaise méthode si l’animal dispose de tout ce dont il a besoin. Il y a la méthode à petit budget qui consiste a utiliser une lampe chauffante + une ampoule ou tube UV + LED pour apporter l’éclairage complémentaire (tous les gradients du spectre additionnés apportent un éclairage complet). Il y a la méthode plus simple et plus cher ou on utilise une lampe à vapeur de mercure + sodium (HID) qui est complète.
En outre, voici une question à laquelle vous pourrez potentiellement être confrontés : que signifie UVB 2,0/5,0/10,0 ? Ceci signifie le pourcentage de rayons UVB émis par la lampe. 2% correspond au rayonnement UVB perçu en forêt tropicale ou en région tempérée, 5% correspond au rayonnement UVB perçu sur la zone tropicale, et enfin 10% correspond au rayonnement UVB perçu dans les déserts ou savanes.
Attention de toujours bien se renseigner du pourcentage d’UV à mettre en place, certaines personnes disent qu’il n’y a pas de différence mais c’est faux (sauf si vous choisissez du matériel d’une mauvaise marque, ce qui se sait par la différence de prix). Je vais vous expliquer le pourquoi avec deux exemples très simples. Si l’on adopte un pogona, la lampe HID vas être la meilleure pour lui car elle chauffe beaucoup et produit des UVB 10.0. Cela reproduit ainsi les conditions naturelles du pogona, qui peut alors se thermoréguler et absorber au niveau épidermique que 4% de tous les rayon UV auxquels il est exposé. Alors que si l’on adopte un caméléon, on ne va pas pouvoir utiliser une lampe HID, puisque le caméléon s’UVrégule indépendamment de sa thermorégulation. On utilisera donc une lampe chauffante sans UV (lampe halogène ou à filament par exemple), plus une source d’UVB 5% (tubes fluorescents par exemple), plus des LED pour apporter une lumière blanche. On utilisera cet ensemble de lampes car un caméléon absorbera 45% des UV auxquels il sera exposé. Et si la source d’UV est trop forte il s’irradiera (attrapera des coups de soleil en permanence).
Les conséquences d’un produit de mauvaise qualité
Il existe deux solutions, soit pas assez, ou trop de rayons UV. Si un animal n’a pas une source d’UVB suffisante il ne pourra pas avoir une synthèse correcte en vitamine D3, entraînant une carence calcique et des problèmes comme l’ostéofibrose.
Si un animal a une trop grande quantité d’UVB il s’irradiera et se brûlera. Le principe est très simple : quand nous êtres humains nous nous exposons au soleil trop longtemps, nous attrapons des coups de soleil, et bien c’est pareil pour les reptiles (les UVB brûlent 1000 fois plus que les UVA !). Il est donc important de proposer des UV à nos protégés mais il faut les adapter à leurs besoins, en fonction de leurs localités et de leurs environnements.
Conclusion
Un éclairage complet et adapté est nécessaire pour un maintien correct de nos protégés, car un mauvais éclairage peut perturber les visions de leur environnement, diminuer leur appétit, leur activité, et leur causer des problèmes de communication. Un manque d’UV va leur causer des problèmes de santé graves (pour les herbivores et insectivores). Il est donc important de ne pas négliger ce point pendant la conception du terrarium.




